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[ Juridique ]

NOS CONTRATS À LA LOUPE

Depuis plusieurs mois, UNiSSON a lancé une étude approfondie de nos contrats de travail.

En partenariat avec nos avocats et l’AFAA (Association Française des Agents Artistiques), nous avons conçu un document qui compile nos premières pistes de réflexion et propose la reformulation de certaines clauses trouvées dans les contrats proposés par les employeurs.

Notre méthodologie a consisté en premier lieu à comprendre les raisons de l’existence de ces clauses. En effet, certaines traduisent des usages si établis dans notre profession que les chanteurs ne les questionnent plus, trop habitués à les trouver dans les contrats. Mais elles répondent clairement aux craintes de nos employeurs, désireux de donner un cadre à nos métiers si particuliers : nous les avons donc prises en compte dans nos propositions de reformulation, afin, certes, d’être au plus près du droit, mais aussi de permettre à chaque partie (employeurs et employés) d’être protégés et de pouvoir ainsi travailler harmonieusement, dans les meilleures conditions possibles. Il nous est apparu que l’un des points cruciaux était de déconstruire l’usage courant qui assimile nos statuts (de salariés) à ceux de prestataires de service, et de faire en sorte que nos contrats reflètent clairement ce statut.  Nous espérons que ces propositions favoriseront une meilleure protection de nos emplois menacés par la précarité, mais également un engagement et un respect mutuel plus ferme. Par souci de confidentialité, nous ne reproduirons pas littéralement les clauses contractuelles collectées, mais en proposerons un résumé.

FORCE MAJEURE

Extraits résumés de contrats existants

Dans les cas de force majeure cités ne donnant donc lieu à aucune rémunération, on trouve le terme « épidémie ».

 

- La pandémie liée au COVID-19 est directement citée et assimilée à un cas de force majeure: si les règles sanitaites devaient empêcher la prestation relative au contrat, ou si la participation de l’artiste était compromise pour cause de suspicion de cas de Coronavirus sur sa personne, aucune rémunération ne sera versée.

 

- L’artiste ne devra présenter aucun signe du COVID à son arrivée dans les locaux où il est employé. 

 

- Dans un même contrat, assimilant le COVID à un cas de force majeure, on lit que si une ou plusieurs représentations devaient être reportées, le report tiendra lieu d’indemnisation; et que si l’artiste renoncait au report, il ne serait pas indemnisé.

Le point juridique

Extrait de la note de Maître Ramoul, avocat

 

"Trois conditions sont donc nécessaires pour qu’un événement soit considéré comme étant un cas de force majeure : l’événement doit être imprévisible, échappant au contrôle du débiteur et ses effets doivent être inévitables.

 

Plusieurs remarques :
 

- Pour les contrats de travail signés depuis le mois de mars, l’épidémie de Covid19 était prévisible contrairement aux contrats de travail signés en 2019.
De ce fait, la force majeure ne pourrait être retenue pour les contrats signés à compter de mars 2020, voire même ceux signés en décembre 2019.

- Par ailleurs, certains virus tels que H1N1, la dengue, ou encore le Chikungunya n’ont pas reçu la qualification de cas de force majeure. 

La position des tribunaux est claire : une épidémie ne peut pas être automatiquement considérée comme un cas de force majeure. En conséquence de quoi, et aux termes de la jurisprudence dominante, il est impossible d’affirmer que l’épidémie de Covid-19 revêt le caractère de la force majeure.” 

 

Le COVID n’étant pas/plus un cas de force majeure, du fait de sa prévisibilité, l’employeur a l’obligation, en cas d’annulation liée à la crise pandémique, soit de rémunérer à 100% ses salariés (article L1243-1 du Code du travail), soit de leur proposer la mise en activité partielle (dispositif actuellement encore à la disposition des employeurs); soit de négocier un accord à l’amiable (dédit). Il n’y a donc pas lieu de faire figurer de telles clauses dans les contrats.

Proposition de reformulation

Dans le cas des clauses COVID, aucune reformulation n’est possible, car elles n’ont pas à apparaître dans les contrats; nous proposons donc la simple suppression de ces clauses.
Puisque la force majeure ne peut être définie que par un juge, les qualificatifs précisant sa nature n’ont pas lieu d’apparaître dans les contrats (épidémie, panne d’électricité….).

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Lire notre proposition de CDDU-type 

Résultat de cette étude de nos contrats, le CDDU-type que nous avons rédiger est consultable et téléchargeable.

Comme nous l'avons déjà dit, ce document a été construit afin de servir à tous : pour que les chanteurs soient mieux protégés, mais que les employeurs le soient aussi dans le respect de la loi. Nous espérons que tous les éclaircissements que nous vous avons fournis vous permettront d'y voir plus clair dans vos droits, et que ce feuilleton constituera pour vous et vos agents une source d'arguments à présenter lors de prochaines négociations.

Lire notre proposition de CDDU-type
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